Règles douloureuses : Causes, symptômes, traitements

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Près de la moitié des femmes souffre de douleurs au niveau des reins ou du bas ventre pendant les règles. Très souvent, il s’agit de règles douloureuses que l’on appelle encore dysménorrhée. Si ces douleurs n’ont généralement aucune conséquence, elles peuvent cependant être le signe de l’existence d’un trouble plus ou moins grave qu’il faut traiter au plus vite. Toutefois, la prise de médicaments ou l’adoption de certains gestes simples en pratique peuvent aider à les soulager.

Avant toute chose, chaque femme doit prendre le temps de connaître son cycle menstruel pour mieux le gérer. Ainsi je vous propose d'imprimer cette roue de cycle et de la compléter sur 2 ou 3 cycles pour pouvoir observer les similitudes et ainsi mieux gérer vos douleurs.

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La roue est composée de 32 rayons pour permettre à toutes les femmes de le compléter au mieux ( même avec un cycle long). Votre cycle commence au premier jour de vos règles et se termine la veille des premiers nouveaux saignements.

Les symptômes

La plupart du temps, il s’agit de douleurs pelviennes ressenties d’un côté ou des deux, au niveau du bas ventre. Ces douleurs peuvent se manifester sous la forme de crampes, de spasmes ou de tiraillements. Il arrive aussi que la jeune fille qui souffre de règles douloureuses ressente comme une sensation de pesanteur ou de coups de poing reçus. Ces douleurs peuvent même se propager jusque dans la région lombaire, au périnée, au niveau du rectum et de l’abdomen. Elles s’accompagnent parfois de nausées, de vomissements, de migraine ou troubles digestifs. On note également la récurrence des anémies ferriprives dans ce cas.

Globalement, tous ces troubles ont une forte répercussion sur la vie sociale de la femme. C’est ainsi que la jeune fille accumulera très souvent des absences à l’école durant cette période ou au travail pour celles qui ont un emploi, sans compter la multiplication des rendez-vous chez le médecin.

Les causes

Les douleurs ressenties pendant les règles sont dues à la crispation ou la contraction du myomètre (ou muscle utérin). Ce muscle est l’un des plus puissants que l’on retrouve dans le corps de la femme. Au cours du cycle menstruel, l’endomètre (ou la muqueuse utérine) s’élargit et devient très vascularisée dans le but de se préparer à accueillir éventuellement un embryon. Si la fécondation n’a pas lieu, une partie de la muqueuse utérine (ou endomètre) se désintègre et provoque les règles. C’est à partir de ce moment que le myomètre Ce dernier va notamment se contracter afin d’expulser les débris de la muqueuse utérine et le sang des règles. La douleur que vous ressentez alors provient directement de ces contractions. Mais cette mécanique éprouvante pour 1 femme sur 2 ne s’arrête pas là, car le muscle utérin (myomètre) agit en complicité avec les prostaglandines. Sécrétées dans le sang, ces molécules pro-inflammatoires opèrent comme des hormones en stimulant notamment la contraction de l’utérus.

Les causes de la dysménorrhée sont donc nombreuses et c’est pourquoi il vous est fortement conseillé d’en parler à votre gynécologue si vous en souffrez. De plus, il faut faire la distinction entre les causes des règles douloureuses primaires et celles des dysménorrhées secondaires.

Les causes des dysménorrhées primaires :

  • Hausse du taux de vasopressine, ce qui entraîne des anomalies de la crispation utérine
  • Dystrophies ovariennes
  • Hausse du taux de prostaglandines (PGF2 et PGE2), ce qui entraîne les contractions du myomètre et les douleurs qui s’en suivent
  • Insuffisance lutéale
  • Irrégularités congénitales : obstacle cervical, diaphragme vaginal, non perforation de l’hymen, cloisonnement de l’utérus, hypoplasie utérine
  • Troubles vasomoteurs, notamment une dysménorrhée congestive qui s’associe en général à un syndrome prémenstruel
  • Troubles psychoaffectifs, mais assez rarement

Les causes des dysménorrhées secondaires :

Les dysménorrhées secondaires sont dues essentiellement à une cause acquise d’origine organique :

  • Dystrophie ovarienne
  • Synéchies (post curetage)
  • L'endometriose
  • Infection génitale chronique (cause assez rare)
  • Contraception dont le dosage en oestrogènes est trop élevé
  • Myome, polype

Il faut noter par ailleurs que l’’intégration du stérilet au cuivre peut booster la concentration en prostaglandines, ce qui cause aussi souvent les douleurs pendant les règles. Dans ce cas, si les antalgiques sont interdites ou si leur prise se révèle inefficace pour soulager la douleur, le médecin peut proposer un DIU (dispositif intra-utérin) au lévonorgestrel ou toute autre solution de contraception capable d’empêcher les règles.

Les traitements

La prise des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) demeure le moyen le plus efficace pour soulager les règles douloureuses. En revanche, il est strictement conseillé d’éviter l’aspirine dans ce cas, car elle peut provoquer des règles plus longues et plus abondantes. Aussi, les professionnels de la santé recommandent de prendre les médicaments bien avant que les douleurs n’apparaissent.

Les traitements par les anti-inflammatoires et les antispasmodiques

Antadys®

L’antadys est un comprimé dans lequel on retrouve du flurbiprofène qui est un AINS. Sa prise permet d’atténuer la douleur, d’empêcher l’inflammation, de fluidifier le sang et de baisser la fièvre. Pour ce qui est de la posologie à suivre, vous devez prendre 1 comprimé de 100 mg deux ou trois fois par jour et ce, dès la première douleur et jusqu’à ce que les symptômes disparaissent.

Ibuprofène

Tout comme l’antadys, l’ibuprofène est un AINS qui lutte efficacement contre la douleur et l’inflammation. Ce médicament permet également de fluidifier le sang et de baisser la fièvre. Selon la prescription de votre médecin, vous devez prendre un à trois comprimés par jour. Sachez de même qu’il existe des contre-indications pour les patientes souffrant ou présentant des risques d’asthme.

Spasfon®

Cet antispasmodique aide à lutter contre les contractions douloureuses et anormales de l’utérus. Généralement, vous devez prendre 1 à 3 comprimés de Spasfon Lyoc 160 par jour.

La pilule contraceptive

Celle-ci n’est prescrite que dans certains cas afin de mettre fin aux règles douloureuses. En effet, d’après plusieurs médecins, les traitements à base d’hormones progestatifs à l’instar de la prise continue du Lutenyl peuvent être très efficaces dans la mesure où ils permettent de bloquer les règles et donc, les douleurs que celles-ci (les règles) auraient pu entrainer.

Les traitements non médicamenteux ou naturels

Les dysménorrhées peuvent également s’apaiser par des solutions naturelles ou non médicamenteuses accessibles à toutes. Parmi ces moyens, on peut citer :

le sauna vaginal

Sauna vaginal : La pratique du sauna vaginal permet de diminuer les douleurs pelviennes.

La détente

Le stress favorise la production de la cortisone et de l’adrénaline, deux hormones qui ont la particularité de stimuler la sécrétion des prostaglandines. C’est pour cela que vous devez le plus possible être détendue au quotidien. La pratique du yoga, de la méditation ou des exercices de respiration entre autres, vous aideront beaucoup en ce sens.

S’offrir un bain chaud ou une bouillotte

La prise d’un bon bain chaud peut vous aider à soulager les règles douloureuses, tout comme l’application d’une source de chaleur sur votre abdomen comme une bouillotte par exemple, se révèlera tout aussi super efficace.

Sortir pour prendre de l’air

Sortir pour profiter de l’air frais est une bonne idée qui vous permettra d’avoir autre chose à l’esprit que les douleurs dont vous souffrez. Cette solution est en outre un excellent moyen d’associer l’activité physique et la détente.

Pratiquer une activité physique peu intense

La pratique de certains sports qui ne requièrent pas trop d’intensité comme les étirements ou la marche peuvent également vous aider à atténuer les dysménorrhées.

Surveiller ce que l’on mange

Il est important d’avoir une alimentation équilibrée lorsqu’on a des règles douloureuses. Vous devez vous assurer que ce que vous mangez contient suffisamment du magnésium, des vitamines et du calcium. La consommation excessive des sucreries ou des biscuits par exemple n’est pas du tout conseillée, car le sucre stimule la sécrétion de l’insuline qui à son tour, favorise la sécrétion des prostaglandines.

La consommation du café est en outre déconseillée, car la caféine de par ses propriétés excitantes induit le stress. Pour terminer, il faut consommer beaucoup moins de sel et éviter les boissons alcooliques pendant votre cycle.

En parler avec les adolescentes

Autant il est important d’aborder le sujet des premières règles avec la jeune fille au tout début de sa transformation physique, autant il est primordial également de lui parler des douleurs éventuelles qui peuvent s’y associer et ce, dès le départ.

Si les premières règles ne sont généralement pas très douloureuses, elles peuvent s’accompagner cependant d’un léger gonflement du ventre et de sensations de tiraillements. Dans tous les cas, il sera inutile de lui cacher la vérité sur les douleurs qui peuvent apparaître lors des règles, tout au moins vous devez lui en parler en faisant preuve de modération dans la mesure où votre propre expérience n’est pas forcément la sienne.

Pour éviter les surprises désagréables ou le stress de l’attente de leur arrivée, il est indispensable de l’informer des anomalies qui peuvent surgir et des solutions qui existent pour une prise en charge efficiente, ceci dès la première année.

Bien évidemment, sur un plan plus pratique et au-delà des moyens qui existent pour soulager les dysménorrhées, il faut aussi lui parler des protections intimes, notamment des serviettes lavables et des culottes menstruelles- qu’elle pourra porter pour éviter de salir ses vêtements lors des saignements.

Comment les éviter ?

Il est possible de prévenir les règles douloureuses en pratiquant régulièrement une activité physique comme les étirements ou la marche au quotidien. L’adoption d’un régime alimentaire très pauvre en sel est une solution qui permettra aussi de les éviter. De même, vous devez éviter de boire de l’alcool, du café et tout autre excitant qui peut amplifier les symptômes, particulièrement au cours des deux ou trois jours précédents vos règles. A la place, vous pouvez plutôt boire des tisanes anti spasmodiques, drainantes et relaxantes.

Eviter autant que possible d’être stressée ! Appliquer un coussinet chaud sur l’abdomen ou prendre un bon bain chaud permet en général d’atténuer les douleurs des contractions instantanément.

La pratique du sauna vaginal peut en outre se révéler utile pour prévenir les dysménorrhées.

Sauna vaginal et prévention des règles douloureuses

Le sauna vaginal ou yoni steam est une méthode de soin non conventionnelle -inspirée de la médecine traditionnelle chinoise- qui consiste à soulager les maux liés aux troubles de l’utérus et du vagin par l’infusion de la vapeur dans l’appareil génital. En cela, il se présente comme une pratique qui pourrait éventuellement vous aider à prévenir les douleurs lors de vos menstruations.

Concrètement, ce traitement se fait avec de l'eau chaude dans un grand bol dans lequel sont placés des plantes aromatiques (origan, basilic, calendula, romarin, achillée, armoise, camomille, etc.) aux propriétés apaisantes et purifiantes.

Le but ici n’est pas de prendre un bain, mais de s’asseoir à bonne distance au-dessus du bol et de laisser pénétrer la vapeur qui se dégage de l’eau chauffante et des plantes infusées dans la zone vaginale et ce, pendant 10 à 20 minutes. Le sauna vaginal aurait de multiples bienfaits. En plus d’atténuer les douleurs liées aux troubles génitales, il permettrait aussi de purifier le vagin et de booster la fertilité de la femme entre autres…

Questions fréquentes

Quand consulter ?

Vous devez consulter votre médecin lorsque les médicaments s’avèrent inefficaces contre les douleurs ou lorsque celles-ci ont tendance à persister même après votre cycle. La consultation est également recommandée en cas de douleurs invalidantes qui déteignent sur le moral et la qualité de vie au quotidien. Il en sera de même :

  • si vous avez des saignements alors même que la période de vos règles est passée
  • si les douleurs s’accompagnent ou sont précédées de sécrétions vaginales anormales et/ ou de fièvre
  • si les dysménorrhées secondaires surgissent après plusieurs périodes de règles sans douleur

A partir de quand parle-t-on de règles abondantes ?

Très souvent, on parle de règles abondantes (ou ménorragies) lorsqu’une femme perd plus de 80 ml de sang à chaque cycle. Comme cela n’est pas aisé à maîtriser, on pense qu’il s’agit probablement de pertes anormales à partir du moment où elle est souvent contrainte de changer de serviette ou de tampon toutes les deux heures voire toutes les heures. La perte importante (plusieurs centimètres) de caillots de sang est également un signe d’anormalité. Enfin, si vous avez vos règles toutes les 3 semaines au lieu d’une seule fois par mois ou si vous saignez pendant plus de 7 jours, on parlera en outre de règles abondantes.

L’homéopathie et les règles douloureuses

L’homéopathie est un traitement à base de granules qui permet de compléter et de réduire la prise d’antalgiques en cas de dysménorrhées. Ce traitement est individuel et ne doit être prescrit que sous la stricte recommandation de votre gynécologue. En effet, son administration peut être suivie d’effets indésirables, de contre-indications ou de risque d’interférence avec d’autres médicaments.

Aussi il faut savoir que l’objectif du traitement homéopathique n’est pas d’atténuer les douleurs, mais de moduler leur intensité et de réduire la durée de vos règles. Il permet par ailleurs de prendre en charge les symptômes prémenstruels comme les troubles circulatoires, les diarrhées, les sensations de gonflement, les douleurs aux seins, l’irritabilité, les migraines…C’est un traitement qui offre une solution globale aux troubles de l’appareil reproducteur et des effets qui en découlent.